L'extraordinaire beauté de l'Abbaye de Tarasteix

Abbaye de TarasteixCe n'est pas la plus connue des abbayes du département, mais elle recèle des trésors insoupçonnés, dont un jardin merveilleux, et surtout le père Mercier, qui fait vivre cet endroit hors du commun. Rencontre.

Depuis la vallée, on aperçoit son clocher majestueux, qui semble émerger de la forêt dense, entre Tarbes et Vic-en-Bigorre. Nous sommes à Tarasteix, où se niche l'abbaye Notre Dame de l'Espérance. Une abbaye pas comme les autres. D'abord parce que sitôt passé le portail d'enceinte, on se retrouve plongé dans un jardin enchanteur : palmiers, hibiscus et autres cactus évoquent d'autres latitudes.

 

De cette luxuriance absolument étonnante émerge l'énergique père Mercier, qui «dirige» l'abbaye depuis 1977, date à laquelle il l'a acquise...Il raconte le lieu. Le jardin, d'abord, aux airs méditerranéens, dont il connaît la moindre essence. «Nous avons tout planté», précise-t-il sans aucune fierté mal placée. Et il faut reconnaître que c'est magnifique. Sans cesser de parler (jamais !), il entraîne le visiteur dans l'abbaye, fait découvrir la chapelle, le superbe cloître, et quelques trésors, comme la bibliothèque et ses 15.000 images pieuses, ou le carillon et son bourdon de 5 tonnes, «le plus gros du Sud-Ouest après celui d'Auch», sans oublier le gisant en cire du père Hermann, un musicien de génie, élève de Franz Liszt qui, touché par la grâce, a fondé l'abbaye en 1857. Une abbaye qui a longtemps abrité une confrérie de carmes qui furent ensuite chassés. Le bâtiment est alors tombé en ruines jusqu'à ce que le père Mercier ne décide d'en faire son œuvre, en 1977. «On a tout restauré, et même construit le clocher qui n'existait pas. Cela nous a pris 7 ans, rien que pour le clocher, sans utiliser une grue.» Comment ? Avec des bénévoles, des gens de passage qui offrent leurs bras en échange du gîte et du couvert, le tout financé par des dons, qui vont, hélas, en se rabougrissant.

Mais c'est regrettable quand on voit cet endroit, le père Mercier et son équipe associative mériteraient un coup de pouce… Si vous êtes tentés, allez faire un tour sur le site internet, tout est expliqué, mieux, allez d'abord visiter cet endroit hors du commun et rencontrez le père Mercier, un homme passionné. Et passionnant.