NOTRE DAME DE L’ESPÉRANCE

Du Père Hermann Cohen ... au Père Jean-Claude Mercier

 

1860-1870

L'histoire remonte dans les années 1860-70 lorsque le Père Hermann Cohen fit cette fondation. En tout premier lieu ce fut un couvent de Carmes, plus précisément un saint Désert.

Lieu d'extrême isolement où des ermites vivent réunis autour d'une communauté. Le Père Hermann fut connu sous le nom de Frère Augustin Marie du Très Saint Sacrement.

Père Hermann Cohen - Abbaye de Tarasteixen 1820, élève de Frantz Lizst, il devint célèbre par ses concerts. A 15 ans, Professeur au Conservatoire de Genève, il est alors comblé d'honneur. Touché par la grâce, converti par l'Eucharistie baptisé par un de ses frères de race, le Père Ratisbonne. Entré dans l'ordre des Carmes Déchaux, il devient le Père Augustin-Marie du Saint Sacrement.

Avec le Père Eymard, il fonde l'Adoration Nocturne à Paris en l'église N.-D. des Victoires. Il restaure divers monastères, et crée le St-Désert de Tarasteix, le Curé d'alors, l'Abbé Rozies, lui est d'un précieux secours. En 1859, les premiers moines s’installent. Le monastère actuel date de 1874. En Octobre 1880, la loi sur les Congrégations religieuses s'applique aux Carmes, ils sont alors expulsés.

Le Père Hermann, ne put rester en «cette solitude». D'origine Allemande, il est expulsé lors de la Guerre de 1870. Il se dévoue corps et âme auprès de nos prisonniers Français, à Spandau. Plusieurs sont atteints du typhus, il contracte la maladie et le 19 Janvier 1871 à 9h du soir il reçoit la Communion. A 11h, l'humble Père se soulève et retombe en murmurant, d'une voix saccadée « Mon Dieu, je remets mon esprit entre vos mains ». Il n'a que 51 ans. Il reposât à Berlin en l'attente que se réalisent ses dernières volontés celles du le retour de ses restes mortels dans son Saint Désert de Tarasteix. Il en fut autrement, il fut exhumer et repose désormais auprès de ses frères du Carmel du Broussey. Sa cause à été introduite depuis nombre d'années. Espérons que l'Eglise saura reconnaître celui qui fut son zélé et fidèle serviteur.

 

Abbaye de Tarasteix - Carte Postale 1945
Source www.delcampe.net

 

1939-1945

Chapelle Notre Dame de l'Espérance 1945Octobre 2012, Madame F.A. reçue à l’entrée principale par le Père Jean-Claude Mercier ne pouvait en franchir le seuil tellement elle était émue aux larmes. Son gendre qui l'accompagnait avec sa fille dit alors : « Excusez mon Père, mais c’est difficile à expliquer, c’est tout un passé qui resurgit, lointain, très lointain. » Et c’est ainsi que petit à petit, nous apprîmes que ses parents avaient été propriétaires du monastère, acheté semble-t-il vers la fin de la guerre 1939-45.

La famille Farreau - Abbaye de Tarasteix
La famille Farreau, chemin de l'entrée
l'Abbaye au fond

Il avait fait d’important travaux de restauration, toitures, cellules des moines, réfectoire, dortoir, etc …des aménagements prévus pour réceptionner des colonies de vacances, entre-autre celle de Mr l’abbé Bècle, directeur, ( 2 ans), d’établissement scolaire de Frontignan (34).

Père de 7 enfants, emporté par une maladie implacable à l’âge de 59 ans, mon père n’a pu donner suite à son centre si important à son cœur.

Durant la guerre 39-45, ce lieu servit de cachette pour le maquis. Il servit temporairement de "prison" pour garder des prisonniers allemands. Tout fut petit à petit démonté, saccagé, les boiseries servant à se chauffer. Puis encore de longues années il fut livré aux caprices du temps et des intempéries. Tout n'était plus que ruine et désolation.

Et c’est ainsi que le monastère a retrouvé sa solitude… dévastatrice !

 

1977

abbaye de tarasteix 1977Un prêtre vient alors. Il se met en tête de relever cet édifice avec une poignée de compagnons, le Père Jean-Claude Mercier. Originaire de Bretagne, prés de Pornic, il fait ses études primaires à Chauvé (44), dans son pays natal, puis au collège saint Jean Baptiste de Guérande, tenu par les frères de Ploermel. ensuite, il poursuit ses études chez les Pères Assomptionnistes près de Paris à Lonnay. Un passage chez les religieux de Saint Vincent de Paul, puis chez les Lazarristes pour terminer au consortus de Lyon.

Ordonné prêtre à Djibouti en 1970 et après y avoir passé plusieurs années, comme curé de la Cathédrale, il revient en France et exécute, sans aucune ressource, le projet de restaurer le Monastère de Tarasteix en 1977.

 

Le bâtiment fut baptisé sous le vocable de : Notre Dame de l'Espérance

 

Espérance qui surgit au milieu des ronces, de la dévastation, de toîtures effondrées, des portes et parquets calcinés.

 

Après plus de 120 ans d'abandon et de ruines ...

 

Depuis, un miracle s'est produit, les ronces ont disparues, l'eau, l'électricité ont fait leur apparition. Malgré des épreuves terribles le Saint Désert refleurit et pèlerins et touristes affluent en ce havre de silence, de paix et de beauté.

l'Abbaye Notre Dame de l'Espérance de Tarasteix à resurgit des ronces et de la destruction grâce à la Foi inébranlable et le Courage d'un prêtre breton et de fidèles compagnons.

L'abbaye de Tarasteix est devenue un joyau incontournable du patrimoine religieux de la Région Midi-pyrénées où chaque pèlerin ou visiteur reste profondément marqué de son passage. Un lieu magnifique, un havre de paix et de beauté. Un carillon exceptionnel, un clocher de 60 mètres, visite du cloître intérieur, salles voûtées, jardins des ermites, etc.