Le courage dans l'espérance

Bien cher(e)s ami(e)s,

Nous voici dans le temps de Carême ! Cette montée vers Pâques inclut forcément beaucoup d’effort, d’abnégation et même de souffrances. On est en droit de se demander si oui ou non, dans ce monde, nous devons combattre, combattre encore, combattre toujours. Les épaisses ténèbres de ce monde ne nous laissent pas le choix, apparemment, de voir la lumière. C’est comme le combat de David contre Goliath. Nous voici donc amené à réfléchir sur notre condition humaine et notre foi en Jésus. Concernant la nature humaine, la réponse est négative. Pourquoi s’inquiéter, pourquoi combattre ? tout est contraire, c’est toujours le plus fort qui gagne, l’injustice qui est de mise, les pauvres toujours plus pauvres, et les ténèbres qui obscurcissent toujours plus l’humanité. En fait, c’est le désespoir qui nous guette et qui nous écrase.

 

A quoi bon lutter et pourquoi ? Non, cher(e)s ami(e)s, je ne suis pas pessimiste, je suis réaliste. Des millions de créatures meurent de faim de par le monde, ou alors sont sous le seuil de la pauvreté. Dans notre monde occidental, les miséreux existent aussi. Le chômage a atteint un tel sommet que nombreux sont ceux et celles qui n’ont plus ou qui commence à perdre l’espérance. C’est ainsi que le monde, dans son combat perd même ses valeurs fondamentales, d’entraide, de croyance, et même d’humanité.

Concernant notre foi en Jésus, alors tout est possible, car la réalité des choses est sublimée par Celui qui est venu dans le monde, non pour le condamner, mais pour le sauver. Il n’est pas venu abolir la loi des Prophètes de l’ancien Testament, mais l’accomplir. Il vous a été dit : « Œil pour œil, dent pour dent ! » , et moi je vous dis : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent ! »

La vision de notre humanité, même en 2013, si les hommes voulaient changer un peu de vie, se trouverait transformée. Malgré les multiples inquiétudes, les découragements, nous ne devons jamais désespérer. Le désespoir, c’est l’arme du diable…

La Volonté, le Courage et l’Espérance ! La volonté de conformer notre vie à la sainte Volonté de Dieu. Le Courage nécessaire, avec la paix du Seigneur qui nous en donne les moyens. Ce courage fut la force des martyrs de notre foi et de tous ceux et toutes celles qui se sont mis sous la tutelle combien bienfaisante de Jésus. « Mon joug est doux et mon fardeaux léger. » disait Notre Seigneur à sainte Marguerite Marie.

Cette volonté et ce courage débouchent sur cette espérance, une espérance qui n’est pas terrestre, mais surnaturelle. Jésus nous y conduit tout au long du Carême, où lui-même au terme des 40 jours de jeûne, sera tenté par le diable. Malheureusement, cher(e)s ami(e)s, ce combat et cette espérance auront leur limite ici-bas, car notre corps humain est sujet à la souffrance, à la mort.

Même saint Paul nous affirme : « …Je jubile de joie dans mes tribulations, qui me délivrera de ce corps de misère », la souffrance menée à son paroxysme, fait dire à Jésus lui-même, dans son agonie, où le sang se répandit sur son corps : « Père, Père ! », dans un cri de désespoir, « Éloignes de moi ce Calice ! » Mais aussitôt dans l’acceptation de la sainte Volonté de son Père : «Père, que votre Volonté s’accomplisse et non la mienne! »

S’il m’était donné de crier haut et fort, simplement à vous toutes et tous qui nous connaissez, à vous tous qui êtes baptisée dans le Christ Sauveur, plongez-vous dans la recherche de Dieu et de celles et ceux qui l’ont aimé jusqu’à mourir pour Lui. Vous y découvrirez le Trésor de la Vie, non le trésor de ce monde qui passe, mais de celui qui ne passe pas.

Loin de se désolidariser des besoins de ce monde, nous y apporterons encore plus de courage et de volonté, car notre action sera alimentée par l’amour de Dieu et de nos frères qui sont dans la misère. Cette misère n’est pas seulement matérielle, mais bien plus douloureuse ; spirituelle. Le pain pour le corps ne suffit pas, il faut aussi le pain pour notre âme, l’amour, le sourire, l’attention.

Chassons de nous l’avarice pécuniaire. Qu’emporterons-nous au soir de notre vie terrestre ? nous avons toujours peur du lendemain parce que nous ne nous abandonnons pas assez souvent à la divine Providence. Chassons de nous l’avarice de notre orgueil, de notre bien-être égoïste, afin que l’on soit capable de réveiller notre conscience enlisée dans l’auto-satisfaction, dans le matérialisme exacerbé. Chassons de nous l’avarice de notre repli sur soi, comme si nous ne pouvions rien faire qui vaille dans un monde de désespoir, de haine, de violence, d’injustice. Cette capitulation du corps et de l’esprit.

Réveillons-nous toutes et tous. Jésus a vaincu le monde ! hier comme aujourd’hui, il ne nous abandonne pas. Il nous donne le Courage, la Volonté, la Foi. Avec Lui, mais pas sans Lui ! « Celui qui veut être mon disciple, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive ! » Mais nombreux et nombreuses sont ceux et celles qui ne veulent ni entendre ni voir. « Ils ont des oreilles pour ne pas entendre et des yeux pour ne pas voir. »

« Dieu fait un journal de notre vie. Sa main écrit ce que nous avons fait et ce que nous avons manqué de faire. Cette histoire nous sera représentée devant tout l’univers », nous dit Bossuet.

« C’est dans la tribulation que surnaturellement s’élèvent les âmes »Aimée de Jésus. Cher(e)s ami(e)s, puissions –nous vivre intensément ce Carême 2013 pour vivre ensuite la Résurrection de Notre-Seigneur et notre propre résurrection, celle de vivre avec Courage, confiance et Espérance dans le combat de la vie.

Quelle béatitude sera la nôtre si nous nous donnons à Celui qui est le Chemin, la Vérité et la Vie. Oui, Jésus est notre Sauveur. Abandonnons-nous à lui dans l’amour. Jamais au plus fort de la tourmente il ne nous abandonnera !

Père J.C. Mercier - Février 2013 - Revue 149